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Réélection Emmanuel Macron : Quand l’UA aussi joint sa voix au chœur de félicitations

C’est un concert de chaleureuses félicitations qui a accueilli la réélection du président Emmanuel Macron.

 

En tout cas de Dakar à Abidjan en passant par N’Djamena, Libreville et Niamey, effet de mode oblige, c’est par Tweet  que nombre de chefs d’Etat africains se sont exprimés sur la victoire, dimanche dernier, de l’actuel locataire de l’Elysée.

«  Son expérience des sujets internationaux, en général, et du Sahel, en particulier,  en fait un partenaire précieux pour nous dans notre combat contre le terrorisme », écrit ainsi le président nigérien, Mohamed Bazoum.

D’autres dirigeants du continent noir ne font pas preuve d’un enthousiasme débordant, à l’image du Centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, et de quelques-uns.  Quand bien même ils ne se seraient pas officiellement prononcés. On peut cependant imaginer leur état d’esprit à la lumière des relations plutôt fraîches qu’ils entretiennent avec le président Macron et son administration.

On voit mal, par exemple, un Assimi Goïta être transporté de joie après les passes d’armes et les noms d’oiseaux qui ont volé entre Paris et Bamako. Même s’il n’est pas sûr qu’une victoire de Marine Le Pen aurait été une bonne affaire.

Il n’est pas jusqu’à l’Union africaine (UA) qui ne se soit pas réjouie de la brillante réélection d’Emmanuel Macron, tout en l’appelant à continuer sur la voie de l’établissement de  « relations rénovées et mutuellement avantageuses entre la France et l'Afrique ».

Et puis quoi encore ?

Que des Etats pris individuellement sacrifient à une tradition diplomatique, quoi de plus normal au demeurant.

Mais que l’organisation continentale tire le chapeau à Jupiter pour son second mandat à la magistrature suprême, voilà qui est  surprenant, voire déconcertant.

D’abord, parce que le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat,  est censé parler au nom de toute l’Afrique alors qu’il est certain que tous les Etats membres de l’institution panafricaine n’ont pas la même lecture de la situation politique française et des relations entre l’Hexagone et le continent.

Ensuite, quand bien même elle aurait le droit de féliciter un président démocratiquement élu de façon incontestable, comme c’est le cas ici, l’UA gagnerait à tirer le Berceau de l’humanité vers des sommets démocratiques, à l’image de celui atteint par la France.

Hélas, le « machin » d’Addis-Abeba renvoie toujours l’image d’un syndicat de chefs d’Etat qui continuent de fermer les yeux sur les coups d’Etat constitutionnels que sont les troisièmes mandats indus que s’arrogent nombre de dirigeants africains. Sans oublier ceux qui ont des mandats à durée indéterminée et qui s’accrochent au fauteuil présidentiel comme le ferait un monarque à son trône.

Mais ce n’est certainement pas  Moussa Faki Mahamat qui ira dire au Congolais  Sassou, à l’Equato-Guinéen Obiang, au Camerounais Biya, au Gabonais Bongo, au Togolais Gnassingbé, au Rwandais Kagame ou à l’Ougandais  Museveni de savoir raison garder.

Quand on pense que Macron était à peine né lorsque certains  comme Obiang, qui totalise 43 ans de présidence, arrivaient au pouvoir, il y a de quoi désespérer de la démocratie dans certaines contrées de l’Afrique.

L’UA ferait œuvre utile en s’intéressant  véritablement à ces cas d’anomalies politiques du  XXIe  siècle.

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification ledimanche, 01 mai 2022 21:45

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