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Pénurie de papier journal : « Nous réfléchissons à trouver un mécanisme pour appuyer la SEP à disposer de stock » (Ministre de la Communication, Valérie Kaboré)

« Cher doyen, cher personnel de L’Observateur Paalga.  Je me réjouis de me retrouver aujourd’hui dans ce cadre que j’ai connu depuis plus d’une trentaine d’années (1). Un cadre qui peut se résumer comme celui qui a combattu et montré la voie pour une réelle liberté de presse, une réelle liberté d’expression pour les journalistes et les citoyens. Merci d’avoir tenu les paris, merci d’avoir montré la voie, merci de demeurer toujours ce précurseur du changement. Longue vie à votre journal. Longue vie à toutes les initiatives issues de ce cadre. Bon vent et merci pour l’accueil chaleureux. » Ce sont là les mots dithyrambiques que la nouvelle ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme a couchés le jeudi 28 avril dans le livre d’or de notre journal. C’était à l’issue d’une visite qu’elle nous a rendue dans le cadre d’une tournée dans les organes de presse quelque quatre décades après sa prise de fonction. Entre autres questions, ce fut pour elle l’occasion d’aborder le sujet de la grave crise du papier qui menace la presse écrite. « Nous réfléchissons à trouver un mécanisme pour appuyer la SEP (Société des éditeurs privés)  à disposer de stock », a-t-elle soutenu. 

 

 

Les astres, comme on dit, s’étaient pourtant alignés pour que la ministre de la Communication n’ait pas la tête au travail ce jeudi 28 avril. En effet, pour ses intimes, c’était son jour anniversaire de naissance et pour ceux qui aiment à fouiller les agendas et autres éphémérides, c’était également la sainte Valérie. C’est-à-dire sa sainte patronne. Ce qui n’est pas anodin pour une catholique pratiquante comme elle.

Nonobstant ce double motif à faire la fête, madame le ministre a eu une journée studieuse comme les autres. Ainsi, après ses instances au service dans la matinée, dans l’après-midi elle et son équipe se démenaient dans le désordre du grand marché de Ouagadougou, précisément sur l’avenue Ousmane-Sibiri, pour rejoindre le siège de notre journal.

Le parcours ne fut pas des plus faciles mais elle parviendra à s’extirper des bouchons causés par les gros porteurs, les tricycles et les charrettes à traction humaine pour fouler le sol de notre canard.

« Dommage, madame le ministre, que vous ne soyez pas accompagnée de votre collègue des Transports pour qu’il touche du doigt ce qui reste à faire comme travail en matière de mobilité urbaine dans notre capitale. » C’est en ces termes badins que notre Directeur de publication (DP), Edouard Ouédraogo, s’est réjoui d’accueillir la nouvelle ministre de la Communication après la gerbe de fleurs qui lui avait été préparée.

 « J’ai intégré le gouvernement il y a à peu près quarante-cinq jours aujourd’hui. Il est de bon ton que quand vous êtes à la tête d’un département vous fassiez le tour des différentes administrations qui relèvent de votre ministère et passiez rendre visite à vos partenaires. Ma démarche cet après-midi s’inscrit dans ce cadre-là », a-t-elle expliqué.

La presse écrite est confrontée depuis un certain temps à une grave crise de papier journal. Une pénurie liée à un certain nombre de facteurs structurels comme la hausse du coût de l’énergie et l’arrivée sur le marché du papier bas de gamme de gros consommateurs comme la Chine en lieu et place du plastique pour l’emballage. A ces deux facteurs s’ajoute la crise ukrainienne, qui n’affecte pas que le blé. Naturellement, cette situation n’a pas été occultée lors des échanges avec le DP. La ministre étant au parfum de cette difficulté que traverse la presse, elle et ses collaborateurs travaillent, selon elle, avec des organisations professionnelles de médias pour rendre disponible cette matière première capitale pour les journaux. « Avec certains partenaires, nous voyons dans quelle mesure nous pourrions appuyer la presse privée afin de régler définitivement cette question parce que pour qu’il y ait des tirages, il faut bien du papier. C’est vrai que la presse en ligne supplée à sa façon à l’information, mais la presse papier a aussi son public. Avec le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) et d’autres organisations de la place, nous réfléchissons à trouver  un mécanisme pour appuyer la SEP (Société des éditeurs privés) et les différentes organisations de médias à disposer  de stock de papier. Cette solution va permettre d’éviter des ruptures », a-t-elle précisé.

Ils sont de plus en plus nombreux, les Burkinabè qui ont le sentiment que le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ne supporte pas la critique. Qu’en pense Mme Kaboré ? : « Ce n’est pas du tout exact. Tout début est hésitant, tout début est difficile. Je demande à la presse de nous donner le temps d’asseoir des espaces de dialogue, des espaces de communication. Autrement dit, je puis vous assurer que le gouvernement est disposé à accompagner le citoyen pour qu’il se remette debout.» Et d’ajouter : «  Le chef de l’Etat, lors de la rencontre avec les patrons des organes de presse le 19 février 2022, a demandé qu’on change notre manière de communiquer. Ce fut l’occasion pour lui de  parler de la Charte des valeurs de la Transition. Cette charte est un instrument sur lequel chaque organe devrait se baser pour aider la Transition à rééduquer le peuple car la jeunesse en a besoin.»

Concernant les incompréhensions qui peuvent survenir entre journalistes et éléments de la sécurité présidentielle, la ministre a dit en substance : « Vous savez que chaque corps de métier à ses exigences et ses sensibilités. Si chacun respecte les consignes, tout se passera bien. Retenez que les couvertures médiatiques seront toujours assurées dans une définition claire d’occupation de l’espace. Je m’engage à rencontrer mes jeunes confrères pour que nous discutions et définissions ensemble  notre manière de collaborer », a-t-elle affirmé.

 

Akodia Ezékiel Ada

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