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Sommet extraordinaire de la CEDEAO : Pas si extraordinaire que ça !

 

Si même Muhammadu Buhari, qui n’est pas réputé être un élève assidu de la classe Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était là, c’est que ce sommet extraordinaire devrait déboucher sur quelque chose d’extraordinaire. Et pourtant la présence de « Baba Go Slow » n’aura pas fait bouger les lignes et il n’en fallait pas plus pour que certains parlent d’un sommet pour rien.

 

 

 

Réunis de nouveau le samedi 4 juin 2022 pour se pencher sur les situations malienne, guinéenne et burkinabè, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont finalement décidé… de ne rien décider. Statu quo donc pour les juntes qui dirigent ces trois pays et dont l’agenda pour un retour à une vie constitutionnelle normale ne satisfait toujours pas l’organisation sous-régionale.

 

 

De nombreux observateurs et analystes étaient pourtant convaincus qu’un terrain d’entente serait finalement trouvé, dans la capitale ghanéenne, entre la CEDEAO et le Mali au grand bonheur et soulagement du peuple malien qui étouffe chaque jour un peu plus sous les lourdes sanctions commerciales et financières prises contre ce pays, le 9 janvier dernier, après le deuxième coup d’Etat d’Assimi Goïta. Après avoir voulu imposer à l’instance sous régionale une Transition de quatre ans, la junte malienne avait fini par revoir ses ambitions à la baisse pour tabler sur 24 mois. 2 ans toujours trop aux yeux de la Commission qui entend bien plafonner l’affaire à 16-18 mois. Accra n’aura donc pas permis de rapprocher les différentes positions ; la faute sans doute au manque de consensus sur le sujet.

 

 

On ne le sait que trop. Dans cette affaire malienne, deux camps s’opposent au sein de la CEDEAO. D’une part, les tenants de la ligne dure cornaquée par le Niger, le Nigéria, le Ghana et la Gambie et d’autre part, les partisans d’une ligne plus modérée sous la houlette du Togo dont le président Faure Gnassingbé avait d’ailleurs été mandaté par Bamako afin de plaider pour sa cause auprès de ses pairs. Il n’y est pas encore parvenu manifestement. Où cela a-t-il bien pu coincer ? Est-ce uniquement sur la durée de la Transition ? La formation d’un « gouvernement de mission » et le débarquement du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, étaient-ils également des pommes de discorde ? Une chose est sûre, le maintien des sanctions n’arrange pas les affaires du Mali même si d’autres Etats comme le Sénégal en subissent le contrecoup. Il faut donc espérer que le médiateur de la CEDEAO au Mali, l’ancien président Goodluck Jonathan parvienne, d’ici le prochain sommet programmé pour le 3 juillet, à trouver une solution qui satisfasse toutes les trois parties.

 

 

Si Assimi Goïta fait grise mine, Mamadi Doumbouya et Paul-Henri Sandaogo Damiba, eux, doivent être un peu soulagés ; le durcissement des sanctions redouté par l’un comme par l’autre n’ayant pas été acté même si chez l’un comme chez l’autre, les 36 mois de Transition ne sont toujours pas acceptés. Pour ainsi dire, les deux putschistes bénéficient d’un sursis à exécution et si chacun devait camper sur ses positions, comme ils en ont visiblement l’intention, on a bien peur que l’épée de Jean-Claude Kassi Brou, le président en exercice de la Commission de la CEDEAO qui, soit dit en passant, vient d’être désigné Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) par les chefs d’Etat, finisse inexorablement par choir.

 

La Rédaction

 

Dernière modification lelundi, 06 juin 2022 21:51

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