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Perception de l’intégrité en douane : Les gabelous font leur autocritique

 

Dans le cade de la conduite du programme Anti-corruption et de Promotion de l’intégrité (A-CPI), la Direction générale des Douanes, en partenariat avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD), a organisé un sondage sur la perception de l’intégrité en douane(SPID), du 18 janvier au 19 févier 2021. A cet effet, une session de restitution a été initiée le mardi 27 juin 2022 à Ouagadougou.

 

 

 

 

Le service des douanes, longtemps indexé comme une institution fortement corrompue, a décidé de faire une critique interne pour ce qui est de la question de l’intégrité. Si d’habitude c’est l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte anti-corruption (ASCE-LC) ou le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), réputés faire de la lutte contre la corruption leur cheval de bataille, qui se prêtent à cet exercice, la douane, elle a décidé de faire sa propre introspection. Et ce dans l’optique de faire de la douane à l’horizon 2026, une administration rénovée, équitable, performante et résiliente pour un Burkina meilleur.  En partenariat avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD), elle a organisé un sondage sur la perception de l’intégrité en douane(SPID).  

 

Cette étude, faut-il le rappeler, est différente  des autres. Elle est fondée sur les dix facteurs clés de la déclaration révisée d’Arusha (DAR) (voir encadré). « Il s’agit d’une base de données de référence qui est utilisée pour mesurer les progrès de la direction générale des douanes dans la mise en œuvre des mesures identifiées comme prioritaires dans ces cadres de programme », a expliqué la directrice de la lutte contre la fraude et la surveillance du territoire Pulchérie Dabiré/ Somda. Et de poursuivre que : « Notre évaluation est différente de celle des autres. Ce n’est pas un sondage classique, mais plutôt spécifique. Nous ne sommes plus au stade de voir si la corruption existe toujours ou pas dans les institutions étatiques, le sondage n’a donc pas pour caractère de comparer des institutions.  Il s’agit là, de prendre des mesures pour nous améliorer par rapport à la perception que le public a de nous et par rapport à la perception que nos agents ont de l’administration elle-même ».  A l’écouter, l’initiative consiste à évaluer de manière quantitative la façon dont les fonctionnaires des douanes et les parties prenantes du secteur privé évaluent le niveau d’intégrité de l’administration et des opérations de la DGD.

 

Ont pris part à cette étude, 316 agents des douanes, et 75 partenaires du secteur privé. Ainsi à l’issus des travaux, trois facteurs ont été identifiés comme prioritaires chez les agents des douanes comme devant être améliorés. Il s’est agi de la transparence, de l’automatisation, et de la gestion des ressources humaines.  Le secteur privé quant à lui estime que le cadre réglementaire, l’esprit de corps et le contrôle et enquête laissent à désirer.  Mais sur l’ensemble des dix facteurs clés de la DAR, les résultats sont encourageants. En effet, il semble que les fonctionnaires des douanes et le secteur privé ont une image positive du suivi et de la mise œuvre des initiatives d’intégrité  de la DGD, lui attribuant une note de 7,9/10 et 6,8/10 respectivement.

 

Pour sa part, le DG des douanes, Adama Nana a indiqué que la réponse institutionnelle (l’ensemble des dix facteurs clés) à elle seule ne saurait être efficace.  Selon lui, il est important d’associer la réponse managériale et individuelle. « C’est vrai que chaque agent des douanes doit être interpelé, mais il ne faut pas pour autant mettre à l’écart les acteurs du secteur privé, qui interagissent avec l’administration des douanes. Chacun a un rôle à jouer », a-t-il dit. A l’écouter, si tous ces éléments ne sont pas pris en compte, impossible d’imaginer une quelconque lutte contre la corruption.

 

Au nom du ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospection, Sié Christophe Palenfo, directeur de cabinet dudit ministère a saisi l’occasion pour   féliciter l’administration pour s’être prêtée à cet exercice, qui selon lui donne à toute l’opinion nationale et internationale, le pouls de la corruption dans ses rangs. Chose qui permet de recadrer les actions pour un ancrage de l’intégrité au sein de ses services.

 

 

 

Sidonie Zinkoné

 

 

 

 

 

Encadré

 

 

 

Les dix facteurs clés de la déclaration révisée  d’Arusha :

 

 

 

- Conduite et engagement des responsabilités

 

- Transparence

 

- Cadre réglementaire

 

- Gestion des ressources humaines

 

- Relation avec le secteur privé

 

- Contrôle et enquête

 

- Automatisation

 

- Réforme et modernisation

 

- Code de conduite

 

- Esprit de corps

 

Dernière modification lemercredi, 29 juin 2022 22:14

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