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Le secrétaire d’Etat américain au Rwanda: Antony Blinken et le trublion des Grands Lacs

Le chef de la diplomatie américaine a entamé  le dimanche 7 août une tournée africaine qui l’a d’abord conduit en Afrique du Sud où il a décliné ce qu’on considère comme la nouvelle vision des relations entre le pays de l’Oncle Sam et le continent noir. «Ce que nous recherchons avant tout, c'est un véritable partenariat entre les États-Unis et l'Afrique. Nous ne voulons pas d'une relation déséquilibrée ou transactionnelle», a notamment déclaré Antony Blinken, au cours d'un point de presse avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor.

Mais en réalité, il n’y a rien de nouveau sous le soleil africain.

Comme on le sait, le dogme de Washington en la matière a toujours été le  «Trade not aid» (le commerce pas les aides), même si dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme  les Américains s’investissent de plus en plus, notamment dans le Sahel bien que leur présence demeure discrète. De plus la présence chinoise et russe sur le continent pousse les USA à la contre-offensive.

Antony Bliken qui est à sa seconde visite sur le continent aura mangé son pain blanc en premier en commençant par le pays de Nelson Mandela parce que le plus dur était à venir, notamment en République démocratique du Congo (RDC) où parmi les sujets abordés figurent l’instabilité chronique  dans ce pays-continent et la recrudescence des attaques de la rébellion du M23.

L’envoyé de la maison Blanche  débarque en effet au moment où un rapport officiel de l’ONU pointe un doigt  accusateur sur Kigali. Depuis longtemps, Kinshasa n’a de cesse d’accuser son voisin de soutenir le M23, ce que Paul Kagamé a toujours nié.

De ce point de vue, on se demande quelle sera la teneur de l’audience qui aura lieu entre les deux hommes.

A vrai dire, le secrétaire d’Etat marche sur des œufs. En RDC, il a réaffirmé l’importance de l’intégrité territoriale du pays sans accuser  de façon claire et nette le trublion des Grands Lacs que semble être le Rwanda. Il faut pourtant que la communauté internationale, notamment une grande puissance comme les Etats-Unis, use de son poids politique, diplomatique, militaire et économique pour amener à la raison le Rwanda. Un petit  pays mais aux grandes visées hégémoniques qui malheureusement dédaigne la moindre critique formulée à son encontre. Pour des raisons liées notamment à l’histoire récente du pays, les plaies encore vives du génocide, nombreux sont ceux qui sont indulgents vis-à-vis  du Pays des mille collines. Pour autant, il gagnerait à entretenir  des relations cordiales avec ses voisins, notamment avec ce géant au pied d’argile qu’est la RDC.

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lejeudi, 11 août 2022 21:33

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