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6e Camp Cibal : Le Balai citoyen fait son autocritique

Le Balai citoyen a  ouvert son 6e Camp Cibal le jeudi 26 septembre 2023 au centre national cardinal Paul-Zoungrana sous le thème « Participation citoyenne de la jeunesse au suivi des politiques publiques dans un contexte de régime militaire de transition et de crise de la démocratie ».   Au menu de cette rencontre de trois jours : le bilan des 10 ans de parcours de cette OSC et son autocritique. Il sera aussi question pour le Balai citoyen de réfléchir sur sa contribution à l’émergence d’un Burkina libre et souverain.

 

 

« Participation citoyenne de la jeunesse au suivi des politiques publiques dans un contexte de régime militaire de transition et de crise de la démocratie ». C’est sous ce thème que se tient dans la capitale burkinabè le 6e camp cibal du Balai citoyen. Ils sont  121  cibals (autre appellation des membres  ou militants de ce mouvement) venus de 19 localités du pays dont Banfora, Koudougou, Dori, Ouahigouya et Gaoua à y prendre part. L’ouverture de ce rendez-vous a été ponctuée d’allocutions et d’hommages. S’agissant des allocutions, c’est le coordonnateur régional du  mouvement en la personne de Marcel Dakissaga qui a ouvert le bal. A cette occasion, il a décliné les objectifs recherchés à travers ce camp. A l’en croire, il sera question de renforcer l’esprit de camaraderie, de militantisme ; de partage d’expériences;  de faire la critique et l’autocritique du Balai citoyen ; de réfléchir sur la situation du pays et voir ce que  les cibals peuvent apporter comme contribution pour aider le pays à se tirer de l’impasse dans laquelle il se trouve. Il sera succédé par un autre responsable de cette OSC. Son nom : Souleymane Ouédraogo plus connu sous le pseudonyme de Basic Soul. Place à présent à la série d’hommages. Pour ce faire,  la parole  a été donnée à ceux qui ont joué un rôle clé  à un moment donné de la vie du mouvement. Il s’agit de l’ancien porte-parole des cibals, Me Guy Hervé Kam  et du professeur Etienne Traoré.   Pour Me Kam,  de 2013 à nos jours,   le paysage des OSC a connu une grande évolution  marquée par le printemps des OSC. Mais  elles sont très peu les OSC qui, selon lui, ont compris et assumé leur rôle  même après dix ans d’existence.   Cela parce  qu’à ses yeux, ce qui a caractérisé le balai,  c’est son attachement viscéral aux principes, à la parole donnée. Pour sa part, le professeur Etienne Traoré  a exhorté les  militants à rester fidèles et actifs quelles que soient les  difficultés qui adviendraient.

 Le clou de la cérémonie a été marqué par l’intervention du porte-parole de cette organisation, Ismaël Eric Kinda.  Dès l’entame de son propos, il a tenu à  clarifier les choses   en  relevant que le Balai citoyen n’est pas une structure donneuse de leçons. Cependant, le rappel d’un certain  nombre de faits  liés au contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui  s’impose selon lui.   En effet, après l’insurrection, la mission du Balai  était de travailler à ce qu’il y ait une alternance   démocratique. Mais  le mouvement a été combattu, a-t-il fait savoir. Et en lieu et place, les acteurs politiques d’alors  « nous ont  invité à gérer ensemble le pays » dira-t-il. Sauf que, selon lui, cette invite signifiait: « Venez on va manger, mentir  et piller ». Chose que   le Balai citoyen a refusée, a déclaré le porte-parole du mouvement. Résultat : « l’esprit de l’insurrection  a été assassiné ». Et le contexte actuel dans lequel nous vivons découle de cette situation.  C’est d’ailleurs ce qui fait qu’aujourd’hui, toute la classe politique est silencieuse, selon lui, puisque le régime militaire en place «  tient ces acteurs politiques par les testicules », a déclaré Eric Kinda. En un mot « c’est parce que beaucoup  d’entre eux traînent des casseroles », s’est-il voulu plus précis. 

Qu’en est-il du rôle des cibals  durant ces 10 derrières années ? Sur ce point, le porte-parole  dira : « Nous avons essayé d’apporter notre modeste contribution  pour l’ancrage de la démocratie et de la bonne gouvernance mais aussi pour le respect des droits  de l’homme.  Il faut accepter et reconnaître que les efforts ont produit des fruits jusqu’à ce que  l’esprit de l’insurrection  soit trahi par les acteurs politiques d’alors. Nous allons faire notre critique et autocritique ».     

Roukiétou Soma

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