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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (658)

Incidents sécuritaires au Mali: Et pourtant tout baigne !

 

 

7 septembre. Le bateau « Tombouctou », qui fait la liaison régulière Mopti-Gao, essuie des tirs de roquette. Bilan : une cinquantaine de civils tués et plusieurs blessés enregistrés.

9 septembre. Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) affirment avoir abattu un avion de l’armée malienne. Le crash est consécutif à des « problèmes techniques », assure pour sa part Bamako

12 septembre. Après d’intenses combats, les groupes armés du Nord revendiquent la prise de la ville garnison de Bourem. Information démentie dans la soirée par l’armée malienne  qui indique dans un communiqué avoir repoussé une attaque complexe ayant impliqué des voitures piégées et qui a fait 10 morts dans les rangs des FAMA et 46 dans le camp des « terroristes ».

C’est donc une semaine assez folle qu’a vécue le nord du Mali, qui est en passe de s’embraser comme en 2012, avec l’enterrement de fait des accords d’Alger et la recrudescence des attaques terroristes.

On est bien loin de la vulgate officielle qui ne cesse de claironner la montée en puissance de l’armée malienne. Mais la vérité est tout autre.

Malgré la présence des mercenaires de Wagner, la situation globale du pays ne s’est pas améliorée de manière considérable, bien au contraire.

Ce qui n’empêche pas les autorités de la Transition, sur fond de propagande, de vouloir aller guerroyer au Niger pour soutenir, dans une espèce de solidarité inter-putschistes, le général Abourahmane Tchiani et ses hommes qui ont renversé le 30 septembre dernier le président Mohamed Bazoum.

Voici en effet des gens qui n’arrivent pas à ramener la paix et la sécurité dans leur pays d’où est parti le terrorisme au Sahel, mais qui trouvent le moyen d’aller aider d’autres militaires qui ont préféré le confort douillet du palais présidentiel au champ de bataille. C’est à se demander où on va. 

Et pendant ce temps, le locataire qui est censé avoir signé un contrat de bail à durée déterminée sur la colline de Koulouba semble en train de troquer petit à petit le treillis des forces spéciales contre le boubou et le bonnet d’un présidentiable.

Après l’adoption d’une nouvelle Constitution en juin dernier, taillée sur mesure, tout porte à croire qu’Assimi Goïta est en train de dérouler à lui-même le tapis rouge qui mène vers la légalisation et la légitimation de son pouvoir  acquis par la force des armes.

Et gare à ceux qui osent lui rappeler ses engagements pris, notamment avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ! Jusque-là considéré comme un fervent soutien de la Transition, Adama Ben Diarra, dit « Ben Le Cerveau », acteur de la société civile malienne, est en effet embastillé depuis le 4 septembre dernier pour « atteinte au crédit de l’Etat ». Le seul crime du chef du mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts : avoir invité le chef de l’Etat à respecter le calendrier de la Transition qui prévoit une élection présidentielle en février 2024.

 

La Rédaction

 

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Révision des tarifs : La SONABEL cherche 10 milliards « avec torche »

Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon-Pierre Boussim, et son homologue de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, étaient face à la presse dans l’après-midi du mardi 12 septembre 2023. Le premier pour éclairer la lanterne de l’opinion sur un décret et un rapport pris lors du Conseil des ministres du 6 septembre dernier, relatifs à son département, et le second pour réagir à quelques sujets d’actualité. Le ministre des Mines a notamment expliqué que les réformes de tarif annoncées, qui devraient permettre à la nationale de l’électricité de s’en tirer avec 10 milliards de FCFA, ne concerneraient pas le citoyen lambda mais plutôt les gros consommateurs d’énergie.

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Gabon: Drôle d’Archange pour veiller sur la Transition

C’est un Archange qui a atterri le mardi 5 septembre 2023 à Libreville. Mandaté par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le président centrafricain est venu prendre le pouls de la situation sociopolitique au Gabon, suite au coup d’Etat qui a renversé Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier.

Sitôt le putsch consommé, l’organisation sous-régionale a suspendu le pays de ses instances et exigé le retour à une vie constitutionnelle normale dans un bref délai.

C’est pour s’assurer que son message a été bien entendu que son missus dominicus est arrivé dans la capitale gabonaise où il a notamment rencontré le chef de la Transition, le général Brice Oligui Nguéma, le président déchu, Ali Bongo, ainsi que l’opposant Albert Ondo Ossa qui revendique la victoire à la dernière présidentielle.

Le choix du médiateur interroge à plus d’un titre. Voici en effet un chef d’Etat qui est arrivé au pouvoir et s’est maintenu à l’issue d’élections problématiques en raison de la situation sécuritaire que traverse la Centrafrique depuis plus d’une décennie, qui est en train d’épuiser ses deux mandats et qui n’a pas trouvé mieux que de tripatouiller la Constitution pour jouer les prolongations.  

La nouvelle loi fondamentale adoptée par référendum le 30 juillet 2023 ouvre la voie à un pouvoir ad vitam aeternam pour celui qui était censé venir consolider la démocratie, restaurer la paix, mais, qui pour tout programme de gouvernement, ne songe qu’à pousser des racines sur le fauteuil présidentiel avec le soutien des mercenaires russes de Wagner à qui il a pratiquement vendu tout le pays à coups de concessions minières et autres. Il règne ainsi pratiquement sur Bangui et ses environs sans prise avec l’ensemble du territoire. Et c’est ce drôle d’oiseau qu’on envoie pour veiller sur une Transition qui vient à la suite du règne interminable des Bongo père et fils. 

Quelle leçon de vertu démocratique peut-il enseigner aux Gabonais qui rêvent aujourd’hui d’un nouveau départ ? Autant dire que le casting de la CEEAC pose problème.

Le souci est que dans cette Afrique centrale, un oiseau rare qui serait un bon exemple est presque introuvable. Entre un Paul Biya qui compte 40 ans de règne, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui est au pouvoir depuis 1979, Denis Sassou-Nguesso qui a dirigé une première fois le Congo entre 1979 et 1992 et est de retour aux affaires depuis 1997, le Tchadien Mahamat Idriss Déby qui vient de succéder à son père Idriss Déby Itno dans la plus pure tradition monarchique et les « petits arrangements à l’africaine » qui ont conduit Félix Tshisekedi au pouvoir, personne ne peut faire la leçon à l’autre.

Pour ainsi dire, Faustin-Archange Touadéra est presque un pis-aller, c’est-à-dire une solution à laquelle on se résout faute de mieux.

Hélas pour la CEEAC, hélas pour le Gabon et les Gabonais qui devront eux-mêmes trouver les ressources nécessaires pour une véritable renaissance démocratique et pour une meilleure gouvernance.

 

Hugues Richard Sama

 

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Prestation de serment général Nguema : Un autre putschiste à la recherche d’une légitimité constitutionnelle

 

Que le professeur Albert Ondo Ossa, le challenger d’Ali Bongo Ondimba, ses partisans ainsi que les militants de la plateforme Alternance 2023 se le tiennent pour dit : il n’y aura pas de reprise du processus électoral, il n’y aura  pas d’organisation de nouvelles élections.

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Election présidentielle au Gabon : Attente des résultats sous couvre-feu et sans Internet

 

850 mille électeurs gabonais étaient attendus aux urnes, ce 26 août, pour des élections législatives, locales et présidentielle. Si la campagne électorale s’est déroulée sans incidents majeurs, l’attente des résultats, en revanche, se passe dans une crispation de l’atmosphère sociopolitique. Le gouvernement craint visiblement des violences postélectorales.

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Mort présumée du chef de Wagner: Poutine a-t-il abattu son chien de guerre ?

Mort ? Pas mort ? La question demeurait sans réponse définitive au moment où nous tracions le présent éditorial consacré au cofondateur du groupe paramilitaire russe Wagner.

Alors qu’il y a à peine trois jours de cela Evgueni Prigojine apparaissait arme au poing dans une vidéo et déclarait se trouver en Afrique avec ses hommes, voilà qu’une information qui a vite fait le tour du monde annonçait hier sa disparition.

Selon plusieurs agences de presse russes, le « cuisinier de Poutine » se trouvait à bord d’un de ses jets privés qui a craché dans la région de Tver alors qu’il ralliait Saint-Pétersbourg en provenance de Moscou.

Au bord de l’appareil  en flammes qui a fini sa course dans un champ, se trouvaient, selon les autorités, 9 autres personnes dont l’autre patron de Wagner, Dmitri Outkine.

Alors que beaucoup cherchaient à confirmer ou en savoir davantage sur ce crash dont les images présumées avaient commencé à faire le tour de la toile, une autre information venue cette fois des réseaux proches de Wagner parlait d’un second avion à bord duquel se trouvait Prigojine et qui aurait fait demi-tour vers Moscou.

Face à ces deux versions contradictoires, c’était hier le branle-bas de combat dans les grandes rédactions afin d’obtenir un scoop soit annonçant la mort du fantasque chef de Wagner ou pas.

Dans tous les cas, avec ce jet privé qui s’est écrasé avec le commandement du célèbre groupe de mercenaires, difficile de croire à une éventuelle thèse accidentelle d’autant plus que l’on a toujours en mémoire son éphémère rébellion en fin juin dernier contre le pouvoir central.

L’imprévisible Prigojine avait donné l’ordre à ses hommes de marcher sur la capitale avant de se rebiffer 24h après, à l’issue d’une médiation menée par le président biélorusse Alexandre Loukachenko.

Il est vrai qu’après cet affront fait au nouveau Tsar de la Russie, l’ancien repris de justice semblait curieusement être toujours dans les bonnes grâces du maître du Kremlin, allant même jusqu’à faire quelques apparitions remarquées lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu les 27 et 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg.

Mais connaissant la logique du pouvoir russe, il ne serait pas étonnant que Vladimir Poutine ait fait sien cet adage qui dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Et si la mort de son chien de guerre venait à être confirmée, cela n’étonnerait pas grand monde dans la mesure où il avait démontré lors de sa marche sur Moscou que le monstre qu’il était pouvait échapper à tout moment à son créateur.

La question serait de savoir si le groupe de barbouzes allait survivre à l’élimination ou à la mort accidentelle de ses chefs. Une interrogation particulièrement lancinante en Afrique où Wagner est présent, notamment en Centrafrique et au Mali où il soutient les régimes en place en contrepartie d’une main mise sur les ressources minières telles le diamant et l’or.

Poutine va-t-il profiter du fait que la tête de Wagner est coupée pour l’enterrer définitivement ou va-t-il faire une OPA sur l’entreprise de mercenaires en nommant de nouveaux chefs dont il est sûr de la loyauté ? Les jours à venir nous situeront.

 

 

Hugues Richard Sama

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