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Assemblée nationale : Le gouvernement répond aux populations du Grand Ouest

 

L'Assemblée nationale avait promis de se faire l'écho des préoccupations  que les populations du Grand Ouest ont soulevées lors des premières journées de redevablité tenues du 1er au 4 juillet 2021 à Bobo-Dioulasso. Le 26 octobre, elle a tenu parole à travers des questions orales avec ou sans débats adressées à trois ministres. Ce sont : Harouna Kaboré du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat, Eric Bougouma  des Infrastructures et Stanislas Ouaro de l'Education.

 

 

 

 

 Mauvaise qualité des infrastructures, retard dans l'exécution des chantiers si ce n'est leur abandon, vie chère avec la fermeture des frontières ; ce sont autant de sujets qui ont été débattus entre élus et membres du gouvernement pendant plus de 5 heures.    

 

 

La vie chère a été une des préoccupations majeures des populations en général et que celles du Grand Ouestont soumises aux députés lors des journées de redevabilité  dans la ville de Sya. C'est le député Achille Tapsoba qui a posé la question y relative au ministre du Commerce, Harouna Kaboré. Ce dernier a reconnu que la valse des étiquettes, due  notamment à la reprise économique après la crise sanitaire, est une réalité saisissante.

 

Selon lui, le  coût du fret a été multiplié par 3. En effet, le prix de transport du conteneur est passé de 40 à 110 dollars. Pour un pays comme le nôtre qui importe 70% de ses produits alimentaires, le renchérissement a donc été inévitable. Selon le ministre, des mesures conjoncturelles et structurelles ont été prises, comme la suspension des exportations de céréales, le renforcement du contrôle des prix ainsi que l'appui au renforcement des boutiques témoins et à l'accroissement de la production nationale.

 

 

 

Agir maintenant contre la disette

 

 

 

L'occupant du perchoir a souhaité que le gouvernement, au regard du bilan mitigé de la campagne humide, anticipe pour prévenir la disette. La réouverture des frontières au sein de l'UEMOA, souhaitée par les populations, a été relayée par le député Madi Compaoré qui a demandé quand cela serait effectif. Harouna Kaboré a relevé que le gouvernement souhaite résoudre ce problème au plus tôt, de concert avec les autres pays, notamment la Côte d'Ivoire, mais il ne peut qu'aller au rythme des autres, car des actions unilatérales dans ce domaine se révéleraient inefficaces. Cette question sans débat a fait l'objet d'un commentaire du président de l'Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. Selon lui, continuer dans cette fermeture encourage les trafics de tout genre et favorise le terrorisme : « Nous avons intérêt à régler au plus vite cette situation si on ne veut pas qu'elle nous revienne en pleine figure », a-t-il martelé.

 

 

 

De la voie d'accès à Samandeni

 

 

 

Le bitumage de la voie d'accès à Samandeni est vivement attendu et l'élu Sinaré Al Assane a voulu avoir des éclaircissements sur ce projet. Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Eric Wendenmanegha Bougouma, a dit qu'il s'agit d'un tronçon de 18 km qui va de Bama au pied du barrage et dont l'étude de faisabilité sera bouclée l'année prochaine avant que soit engagée sa mise en œuvre. Après cette question sans débats, le ministre a répondu à la question orale avec débats sur la vétusté des routes de l'Ouest, ce qui les rend impraticables. De l'avis de certains députés, l'entretien routier se résume à des balades des entreprises sur le terrain si bien que les routes entretenues ne survivent pas à une seule saison pluvieuse. « Ce sont des routes biodégradables », a persiflé  le député Salifou Sawadogo.

 

Répondant aux critiques, "Eric Bulldozer", comme on le surnomme, a fait remarquer que sur les 5 569 km de routes du Grand Ouest, 27% sont bitumées. La qualité a évolué positivement depuis 2016 avec des routes plus robustes : routes bicouches ou en béton bitumineux. L'engagement du chef de l'Etat à impulser le développement de l'Ouest se concrétise par la réalisation et des projets de construction de routes qui changent la physionomie de la région. Des élus de la région ont reconnu des avancées notables dans le domaine.

 

Sur les entretiens routiers, le ministre a fait remarquer que les routes en terre, bien qu'entretenues ou réhabilitées, subissent inéluctablement les effets de la saison pluvieuse. La question du désenclavement a suscité un réel engouement avec une trentaine d'interventions, si  bien que le PAN a promis une séance spéciale sur la question. C'est la question avec débats de Noël Toé qui a été la dernière de la séance et elle a porté sur les infrastructures scolaires dégradées ou qui s’écroulent peu après leur réalisation. Pour le ministre Stanislas Ouaro, c'est au total 139 infrastructures qui ont subi des dommages en cette année, dont 115 de l'enseignement primaire. Fait notoire, 33% de ces ouvrages ont été réalisés par les communes et 27% par la maîtrise d'ouvrage directe. Absence de suivi, insuffisance de compétences et corruption sont, entre autres, les causes de cette situation qui a occasionné des pertes en vie humaine comme récemment à Dandé et à Koudougou.

 

 

 

Des comités locaux de projet

 

 

 

Des comités locaux de projet seront généralisés  pour un suivi renforcé des chantiers pour que les bénéficiaires veillent eux-mêmes à la qualité des infrastructures, a promis le ministre Ouaro. En attendant, un rapport complet est attendu pour des prises de décisions, dont des actions contre les fautifs dans ce domaine.

 

Cette séance plénière, au regard de l'engouement qu'elle a suscité, a conforté les autorités parlementaires dans l'idée d'institutionnaliser les journées de redevabilité pour un parlementarisme de proximité.

 

 

Abdou Karim Sawadogo

Dernière modification lejeudi, 28 octobre 2021 23:06

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